COLLECTIF D'ANTHROPOLOGIE ET D'HISTOIRE DU SPIRITUEL ET DES AFFECTS
SESSIONS D’ÉTUDES NUMÉRIQUES 2020-21
Le Collectif d’Anthropologie et d’Histoire du Spirituel et des Affects sollicite des contributions pour ses prochaines sessions d’étude en ligne, qui feront office d’ateliers préparatoires en vue du colloque « La spiritualité de l’Âge Classique au miroir du XIXe siècle » initialement prévu à Chicago en octobre 2020 et reporté à l’automne 2021 en raison de la crise sanitaire. Invitant les participant·e·s à réfléchir aux problématiques décrites ci-dessous, ces sessions se déclineront en trois volets suivis, dont le détail est mentionné plus bas.
Ce format d’étude expérimental voudrait, par rapport au colloque « traditionnel », étendre les échanges scientifiques à tout le processus de recherche (choix du corpus, définition d’une problématique, etc.) impliqué dans la production d’une communication. Anticipant le colloque en présentiel qui se tiendra à Chicago (automne 2021), ces ateliers préparatoires visent en outre à renforcer l’interaction entre chercheur·e·s intéressé·e·s aux enjeux
historiques, anthropologiques ou littéraires de l’iconographie ou des textes religieux à l’âge classique. Il serait préférable que les personnes intéressées s’inscrivent aux trois sessions de travail, de façon à assurer la cohérence entre les ateliers. La participation au colloque 2021 n’est pas requise mais souhaitable, dans la mesure où les groupes des ateliers en ligne formeront des panels lors de ce colloque. À cette occasion, les communications pourront être données par visioconférence, si nécessaire.
La date de notre évènement en présentiel en 2021 n’est pas encore déterminée. Elle sera choisie en fonction des nouvelles dates du colloque de la Société d’études pluridisciplinaires du dix-septième siècle français (SE17), afin que le colloque du CAHSA se tienne le jour précédent ou suivant le colloque de la SE17.
I. Perspectives de recherche
Ces sessions d’études en ligne exploreront les métamorphoses ou la continuité au XIXe siècle de la spiritualité des XVII e et XVIII e siècles dans la France et ses colonies. Les intervenant·e·s seront notamment invité·e·s à questionner les transformations des pratiques religieuses héritées des siècles anciens, à travers la réédition de textes spirituels ou l’évolution architecturale et matérielle des lieux et objets de culte. Ils pourront s’intéresser notamment à l’influence du contexte historique (du Concordat à l’après 1870) sur la réactualisation
et/ou la récupération idéologique des textes et des pratiques religieuses, dans une perspective qui englobe aussi bien l’histoire de l’Église que l’histoire du livre ou l’histoire des idées. Une attention particulière pourra être accordée aux écrivains qui ont fait de la spiritualité classique une pierre de touche de leurs œuvres (Chateaubriand, Lamartine, Constant, etc.) et aux sensibilités individuelles ou collectives exprimées vis-à-vis de l’héritage religieux (qu’il s’agisse d’admiration ou de rejet). Les contributions pourront en outre évaluer, entre auteurs et publics, l’influence de l’horizon d’attente (convictions, croyances et sensibilités des fidèles ; sociologie du lectorat ; goûts et affects) sur la production ou la reproduction de textes et objets à connotation spirituelle.
Les problématiques à explorer incluent, de manière non limitative :
– L’histoire du livre, notamment les rééditions du Grand Siècle, les éditions, leur lectorat, le choix des textes, et leur possible remaniement, ou censure. Ceci tant pour la période du Concordat et de la Restauration que de l’après 1870.
– L’histoire et l’évolution de la doctrine, de la théologie, et de la liturgie, incluant les problèmes liés à l’adaptation langagière, dogmatique ou scénique des textes et des pratiques d’un siècle à l’autre.
– La littérature pieuse des XVIIe et XVIIIe siècles republiée et/ou réadaptée au XIXe siècle en fonction de nouvelles exigences, que celles-ci viennent des éditeurs ou des publics.
– Les problèmes de censure liés à des spiritualités perçues comme dissidentes ou jugées proches de courants estimés dangereux ou hérétiques, tels que le quiétisme, le théisme, et l’efflorescence de nouvelles religiosités politiques avec le Romantisme.
– Les raisons politiques, idéologiques, ou encore historiques de la réadaptation des textes et des pratiques de l’Âge Classique au XIe siècle. On pourrait s’intéresser, dans cette perspective, à l’endiguement antirévolutionnaire, à l’expansion coloniale ou à la critique marxiste de la religion-opium.
– Les objectifs et les projets missionnaires du XIXe siècle, qui s’appuient sur des modèles des siècles précédents.
– Les cas de béatification et de canonisation au XIXe siècle des figures des XVIIe ou XVIIIe siècles et les raisons de leurs succès ou de leurs échecs.
– La réimagination, recréation ou restauration au XIXe siècle de l’iconographie ou de l’architecture religieuse des XVIIe et XVIIIe siècles.
II. Déroulement des sessions de travail :
Les dates des ateliers d’avril et de juillet seront choisies après consultation avec les participant-e-s.
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Premier volet (23 janvier 2021). Après une présentation générale des objectifs de recherche et du déroulement des ateliers, cette session de travail proposera aux participant·e·s de présenter (en français ou en anglais) un corpus en lien avec la problématique du colloque. Les participant·e·s seront répartis en petits groupes, en fonction du type ou des enjeux de leur corpus. Les présentations seront suivies d’une
synthèse, qui tentera de saisir les réminiscences et la vitalité de la spiritualité classique au XIXe siècle, qu’elles attestent de continuités, de métamorphoses ou de ruptures. -
Deuxième volet (avril 2021). Cette deuxième session invitera les participant·e·s (répartis dans les mêmes groupes) à présenter une problématique définie en lien avec leur corpus et soumise (3-5 pages) aux autres membres du groupe une semaine avant la session de travail. Les échanges de cette séance doivent permettre à chaque participant·e d’approfondir, de compléter ou de réorienter leur problématique en fonction des commentaires et/ou des pistes bibliographiques suggérées par les collègues.
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Troisième volet (juillet 2021). Sur la base des échanges des deux premières sessions, les participant·e·s identifieront les points de contact entre leurs problématiques respectives et dégageront les enjeux communs de leurs corpus. Les résultats de ces échanges serviront à la définition d’un cadre théorique ou épistémologique qui sera présenté lors du colloque en présentiel, par exemple en tête des panels, de manière à situer les communications individuelles et à préciser leurs enjeux.
III. Format des sessions :
Chaque atelier numérique durera environ 2h et se déroulera comme suit :
30 min. : Accueil des participant·e·s et présentation de la session
60 min. : Travail en petits groupes (4-5 pers.), en utilisant la fonction « Zoom Breakout Rooms »
30 min. : Mise en commun, avec tou·te·s les participant·e·s
IV. S’inscrire :
Nous invitons les collègues intéressé-e-s à nous adresser des propositions, en français ou en anglais. Toute personne désireuse de participer à ces sessions d’études en ligne peut se manifester auprès de joy.palacios@ucalgary.ca et de groupecahsa@gmail.com, en présentant un bref descriptif (max. 1 page A4) du corpus et de la problématique qu’elle voudrait présenter lors de ces ateliers. Les propositions devront être envoyées par courriel avant le 25 novembre 2020.
Les participant·e·s devront devenir membres du CAHSA avant la première session de travail ($15 CAD/an) en cliquant ici : DEVENIR MEMBRE.
Comité organisateur :
Joy Palacios, Université de Calgary
Arnaud Wydler, Université de Fribourg
Richard Reinhardt, Université de Michigan
Marc Court, chercheur indépendant
Marion Robinaud, LabEx HASTEC (EPHE/PSL/EHESS/CNRS/Césor)
Comité scientifique :
Anne Régent-Susini, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3
Emmanuelle Friant, Université de Montréal
Corinne Bayerl, Université d’Oregon